Psychologie de l’investisseur : les impacts en bourse
Quelle est l’importance de la psychologie de l’investisseur en bourse ? Elle joue un rôle crucial dans les décisions d’investissement.
En effet, la psychologie de l’investisseur a un impact significatif sur les performances en bourse.
Comprendre les biais cognitifs et émotionnels peut aider les investisseurs à prendre des décisions plus rationnelles. Cela peut aussi améliorer leurs résultats.
Dans cet article, nous abordons trois biais cognitifs courants influençant souvent le comportement des investisseurs. Nous détaillerons également comment mieux appréhender ses émotions pour faire face aux aléas des marchés.
Les biais cognitifs
Le biais de confirmation
Il désigne la tendance à privilégier les informations qui confirment nos croyances ou hypothèses préexistantes. Elle nous pousse également à négliger ou à minimiser celles qui les contredisent.
- à une surconfiance dans les décisions d’investissement ;
- à un manque de réactivité face aux changements de marché.
L’une des premières erreurs en bourse est de croire que vous avez l’idée du siècle. Pensez à adopter une approche plus constructive et méthodique. Ainsi, vous vous assurez de ne pas faire face à ce biais de confirmation.
Le biais d’anchoring (ancrage)
Ce biais survient lorsqu’un individu s’appuie trop sur une information initiale (l’ancre) pour prendre des décisions.
Imaginons un investisseur qui veuille faire le calcul de la valeur intrinsèque d’une action en bourse. Le biais d’anchoring le poussera à se fier au prix d’achat initial de celle-ci. Il refusera de tenir compte des nouvelles informations ou des changements dans la dynamique du marché.
D’où l’importance de savoir céder un investissement lorsqu’il ne répond plus à nos objectifs et à nos stratégies. Il est essentiel de le faire même si cela doit induire une perte.
Le plus important est de toujours investir notre argent (nos capitaux) dans des sociétés sous-évaluées avec :
- de bon fondamentaux ;
- une stratégie à long terme.
Le biais de perte
Ce biais est la tendance à préférer éviter les pertes plutôt qu’à réaliser des gains équivalents. La peur de perdre est généralement plus forte que le plaisir de gagner.
Ce comportement peut empêcher les investisseurs de maximiser le rendement de leurs actions, car ils vont :
- soit vendre des actifs gagnants trop tôt ;
- soit conserver des investissements non-rentables trop longtemps.
- de suivre un plan d’investissement discipliné ;
- d’effectuer des analyses objectives.
Ces stratégies peuvent aider les investisseurs à naviguer plus efficacement sur les marchés boursiers.
Cependant, il faut aussi faire attention à ses émotions. Tout comme les biais cognitifs, elles peuvent influencer négativement les choix d’investissement.
Les émotions
Les émotions jouent un rôle fondamental dans les décisions d’investissement en bourse. En effet, elles ont souvent tendance à influencer les comportements de manière irrationnelle. Elles entraînent des choix d’investissement qui s’éloignent de la logique et de l’analyse objective.
Explorons les émotions clés qui affectent fréquemment les décisions des investisseurs.
La peur et la cupidité
Il s’agit de deux émotions puissantes qui conduisent à des extrêmes sur les marchés financiers. La peur peut provoquer des ventes massives et précipitées, entraînant des baisses de marché.
La cupidité risque de mener à des achats excessifs, alimentant des bulles spéculatives.
Le cas du krach des tulipes est la première bulle spéculative. Elle a eu lieu au début du XVIIème siècle. Tout le monde s’était mis à acheter du bulbe de tulipe. Son prix avait donc explosé. Sa valeur était tellement excessive que la chute fut drastique.
Il est donc essentiel de comprendre et de contrôler ces émotions. Cela nous évite de prendre des décisions hâtives et potentiellement dommageables.
L’avarice
L’avarice ou la recherche excessive du gain peut pousser les investisseurs à prendre des risques démesurés. Ils le font dans l’espoir de gains rapides.
Elle peut conduire à négliger les signaux d’avertissement ou à investir dans des produits financiers mal compris, sans un regard pour les indicateurs financiers. Les investisseurs augmentent ainsi leur risque de pertes importantes.
L’euphorie
L’euphorie survient souvent lors des phases de hausse des marchés. Les investisseurs deviennent trop confiants dans leurs choix d’investissement.
Il est donc crucial de rester objectif et d’éviter de se laisser emporter par l’euphorie collective.
L’optimisme excessif
Un optimisme excessif quant à leur investissement peut amener les investisseurs à :
- en sous-estimer les risques ;
- en surestimer le potentiel.
Leurs décisions d’investissement sont basées sur des attentes irréalistes et non sur des analyses fondamentales solides.
Garder un équilibre entre optimisme et prudence est donc vital. Ainsi, les investisseurs pourront prendre une décision équilibrée en matière d’investissement.
Faites aussi attention en période de krach boursier ou de forte volatilité des marchés. Il faut vous assurer que vos émotions ne prennent pas le dessus dans vos prises de décision.
La prise de décision
Cette dernière est un processus complexe qui peut être influencé par divers facteurs psychologiques. Ceux-ci peuvent conduire à des erreurs de jugement et à des décisions suboptimales.
Il arrive que les investisseurs soient confrontés à ces pièges mentaux courants.
La procrastination
La procrastination est généralement le fait de retarder les décisions importantes. Il s’agit d’un obstacle fréquent en matière d’investissement.
Surmonter la procrastination nécessite une discipline et une stratégie claire pour prendre des décisions en temps opportun.
La sur-analyse
La sur-analyse, ou la paralysie par l’analyse, se produit lorsque les investisseurs se perdent dans :
- les détails excessifs ;
- les données complexes.
Cela les empêche de prendre des décisions tranchées dans un contexte où une action rapide est nécessaire.
Il est important de trouver un équilibre entre :
- une analyse approfondie (s’assurer des bons fondamentaux d’une société et de sa bonne santé financière) ;
- la capacité à agir sur la base d’informations suffisantes mais pas excessives (pour ne pas tomber dans cette sur-analyse).
Pour rappel, c’est cette dernière qui nous empêche de prendre des décisions.
L’irrationalité
L’irrationalité dans les prises de décision peut être alimentée par :
- des biais cognitifs ;
- des émotions ;
- un manque de connaissances.
Nous pouvons aussi l’appeler le FOMO (Fear Of Missing Out) ou la peur de louper la bonne occasion. Il s’agit d’un biais d’irrationalité qui empêche les investisseurs de prendre une décision maintenant. Ils ont juste peur de rater une bonne occasion d’investir dans la valeur à un instant t.
Pour contrer l’irrationalité, il est crucial de :
- s’appuyer sur une recherche rigoureuse ;
- consulter diverses sources d’information ;
- rester fidèle à une stratégie d’investissement bien pensée.
Il est aussi essentiel de reconnaître et de gérer ses tendances à :
- la procrastination ;
- la sur-analyse ;
- l’irrationalité.
Ainsi, nous pouvons devenir des investisseurs plus efficaces et réussir dans le monde complexe de la bourse.
Cependant, il est également important de ne pas oublier les risques associés à la bourse.
Le risque
La bourse est un environnement où le risque est omniprésent. Comme n’importe quel investissement financier, il demeure risqué.
Tous les investisseurs doivent comprendre et gérer ce risque afin de réussir à long terme. Il est cependant possible de le réduire. Ci-après, quelques aspects clés de la gestion du risque en bourse.
La tolérance au risque
La tolérance au risque varie d’un investisseur à un autre. Elle dépend de plusieurs facteurs tels que :
- son âge et ses objectifs financiers ;
- son expérience dans l’investissement ;
- sa situation financière personnelle.
Pour un investisseur, comprendre sa propre tolérance au risque est vital. Il pourra ainsi construire un portefeuille d’action à fort dividende correspondant à son niveau de confort et à ses objectifs d’investissement.
Un questionnaire de profil de risque est un outil utile et intéressant pour y parvenir. L’investisseur peut se demander :
- Combien est-il prêt à perdre ?
- Quel est son horizon de placement ?
- Combien va-t-il placer ?
- Que représente cela dans son patrimoine net actuel ?
La gestion du risque
La gestion du risque implique de mettre en place des stratégies pour minimiser les pertes potentielles. Cela peut inclure :
- l’utilisation de stop-loss et la diversification de portefeuille d’actifs ;
- le suivi régulier des performances du portefeuille.
Les stop-loss sont des ordres préétablis. Ils permettent aux investisseurs de revendre des actions en fonction du prix qu’ils ont fixé pour limiter les pertes.
Ils doivent revoir et ajuster leur stratégie de gestion du risque en fonction de l’évolution :
- des conditions de marché ;
- de leur situation personnelle.
L’éducation et la compréhension des mécanismes du marché sont essentielles pour une gestion efficace du risque.
La diversification
La diversification est une stratégie clé pour réduire le risque global. Elle implique de répartir les investissements sur différentes classes d’actifs, secteurs et régions géographiques.
En effet, cette perte sera peut-être compensée par d’autres secteurs qui surperforment durant cette période économique.
Il faut savoir que la diversification ne garantit pas l’absence de pertes. Cependant, elle peut aider à atténuer les fluctuations du marché et à stabiliser les rendements à long terme.
Cependant, réussir en bourse peut demander une certaine discipline.
La discipline
La discipline est un pilier fondamental dans le monde de l’investissement. Elle permet aux investisseurs de rester concentrés sur leurs objectifs à long terme. Ils évitent ainsi les décisions impulsives basées sur les fluctuations à court terme du marché.
Voyons maintenant comment la discipline se manifeste dans divers aspects de l’investissement.
L’investissement à long terme
L’investissement à long terme implique de conserver des actifs sur une période étendue, souvent des années ou même des décennies. Ainsi, il sera possible de bénéficier de la croissance du marché et de l’intérêt composé.
L’investissement à long terme est souvent associé à :
- une réduction du risque ;
- des rendements plus stables sur la durée.
Il s’agit notamment de l’approche de beaucoup de grands investisseurs comme Warren Buffett ou Benjamin Graham.
La régularité
La régularité ou l’investissement régulier est la pratique de l’achat d’actifs à intervalles réguliers. Cet achat est effectué indépendamment des conditions du marché.
Cette méthode, souvent appelée DCA « dollar-cost averaging », permet de :
- lisser les coûts d’achat au fil du temps ;
- réduire l’impact de la volatilité sur le portefeuille global.
Pour rappel, la volatilité est la variation sur un court laps de temps du prix des actions qui composent un portefeuille d’investissement.
Investir régulièrement encourage également à une discipline financière. Il s’agit d’avoir une habitude planifiée plutôt qu’une réaction émotionnelle aux nouvelles du marché.
La patience
Pour un investisseur, la patience est essentielle pour réaliser les bénéfices potentiels de ses investissements. D’après une étude, les marchés peuvent être imprévisibles à court terme. Ils ont cependant tendance à croître avec le temps.
Rester patient aide donc à éviter des décisions précipitées basées sur la peur ou la cupidité. Celles-ci nuisent souvent aux rendements à long terme.
Cultiver la patience signifie aussi reconnaître que certaines stratégies peuvent prendre du temps avant de donner des résultats. En effet, les investisseurs doivent suivre le rythme d’évolution des entreprises dans lesquelles ils investissent.
L’investissement dans une société n’est pas forcément rentable dans les mois qui vont suivre. Il peut souvent le devenir dans les 5, 10, 15 ou 20 prochaines années. Se mettre au même rythme que les entreprises, c’est s’assurer de croître au même rythme que celles-ci.
Cependant, tout cela est inutile s’ils échouent à gérer leurs émotions et à prendre les bonnes décisions. D’où l’importance de découvrir comment y parvenir plus facilement.
Comment gérer les émotions et prendre des décisions rationnelles ?
La gestion des émotions est cruciale pour prendre des décisions rationnelles et efficaces en matière d’investissement. Pour cela quelques stratégies clés peuvent être utilisées. Elles aident à gérer les émotions et à rester focalisé sur une approche d’investissement logique et mesurée.
La conscience de soi : identifier les biais émotionnels
Reconnaître et comprendre ses propres biais émotionnels sont primordiaux pour tout investisseur. Il s’agit de la première condition pour éviter que ses émotions ne dictent ses décisions d’investissement.
Tous les investisseurs doivent pratiquer l’introspection pour identifier les moments où la peur, l’avarice, ou l’euphorie influencent leurs décisions. L’auto-évaluation régulière peut les aider à développer une meilleure compréhension de :
- leurs réactions émotionnelles ;
- l’impact de celles-ci sur leurs choix d’investissement.
La gestion du risque : limiter l’influence des émotions
Une gestion efficace du risque est très utile. Elle aide à atténuer l’anxiété et la peur qui peuvent survenir lors des baisses du marché.
Les investisseurs doivent établir des règles claires pour la prise de décision. Ils peuvent aussi utiliser des stops-loss ou allouer des actifs. Cette allocation est basée sur leur tolérance au risque.
Il est vivement conseillé de mettre en place des stratégies comme :
- la diversification du portefeuille ;
- son rééquilibrage régulier.
Elles peuvent contribuer à réduire l’impact émotionnel des fluctuations du marché. Les investisseurs peuvent ainsi mieux gérer le risque.
La discipline : maintenir le cap malgré les émotions
La discipline est essentielle pour suivre le plan d’investissement initial de l’investisseur. Elle est valable même lorsque les émotions le poussent à agir autrement.
Il est vivement recommandé d’établir un plan d’investissement basé sur des analyses et des objectifs clairs. Les investisseurs doivent y adhérer, indépendamment des mouvements du marché.
Pratiquer la discipline inclut de résister à l’envie de :
- suivre les mouvements de foule ;
- réagir de manière impulsive aux nouvelles du marché.
Tout investisseur lambda peut adhérer à la psychologie des investisseurs les plus célèbres. Il est possible d’en tirer beaucoup de leçons.
Les leçons à tirer sur la psychologie des investisseurs les plus célèbres
Les investisseurs les plus célèbres ont chacun leur propre approche psychologique en matière d’investissement. Examinons quelques-unes de leurs leçons les plus importantes.
Benjamin Graham
Benjamin Graham est souvent considéré comme le père de l’investissement en valeur. Il a écrit les meilleurs livres sur la bourse, seul ou avec d’autres auteurs comme David Dodd.
Il prônait la rigueur analytique et la discipline. Cet investisseur mettait l’accent sur l’importance de :
- ne pas se laisser influencer par les fluctuations du marché ;
- se concentrer sur la valeur intrinsèque d’une entreprise.
Warren Buffett
Warren Buffett est l’un des disciples les plus célèbres de Benjamin Graham. Il est connu pour sa patience et son approche à long terme.
Warren Buffett souligne l’importance de comprendre pleinement les entreprises dans lesquelles il investit. Il pense qu’il est aussi important de rester calme pendant les périodes de volatilité.
George Soros
George Soros est célèbre pour sa théorie de la réflexivité. Elle souligne l’influence des perceptions des acteurs du marché sur les fondamentaux de l’économie et des marchés.
George Soros était capable de reconnaître et de capitaliser sur les déséquilibres du marché.
Mohnish Pabrai
Mohnish Pabrai est un fervent adepte de l’approche de l’investissement en valeur. Il met l’accent sur l’apprentissage constant.
Mohnish Pabrai prône l’importance de cloner les stratégies des investisseurs qui ont réussi.
Seth Klarman
Seth Klarman est reconnu pour sa prudence et son approche conservatrice de l’investissement. Il insiste sur la nécessité de :
- maintenir des marges de sécurité ;
- se concentrer sur la préservation du capital.
Peter Lynch
Peter Lynch est célèbre pour sa stratégie “investir dans ce que vous connaissez”. Il encourage l’investissement dans des entreprises compréhensibles et dans des secteurs familiers.
Peter Lynch soulignait l’importance de la recherche personnelle et de la confiance en ses propres évaluations.
Conclusion
La psychologie de l’investisseur est un facteur déterminant dans le monde de la bourse. Elle influence profondément les décisions et les performances d’investissement. Il est donc important de faire attention aux :
- biais cognitifs (comme le biais de confirmation, d’anchoring et de perte) ;
- émotions (telles que la peur, la cupidité, l’euphorie et l’optimisme excessif).
Ces aspects psychologiques peuvent conduire à des comportements irrationnels et à des décisions suboptimales. Leur compréhension est donc essentielle pour développer une approche d’investissement plus mesurée et disciplinée.
La prise de décision rationnelle en bourse nécessite une balance. Celle-ci doit être entre une analyse approfondie et une réactivité informée face aux fluctuations du marché. Il est aussi crucial :
- d’avoir une gestion efficace des émotions et des risques ;
- de mettre en place une discipline d’investissement stricte.
Ainsi, nous pourrons naviguer avec succès dans l’environnement complexe et souvent imprévisible des marchés financiers.
Plusieurs leçons sont à tirer de la psychologie d’investisseurs célèbres tels que :
- Benjamin Graham ;
- Warren Buffett ;
- George Soros ;
- Mohnish Pabrai ;
- Seth Klarman ;
- Peter Lynch.
Elles mettent en lumière : “l’importance de la rigueur analytique, de la patience, de la compréhension approfondie des investissements, de la prudence et de la préservation du capital”.
Ces enseignements soulignent que la réussite en bourse repose sur :
- des connaissances techniques avancées ;
- une forte maîtrise de la psychologie personnelle ;
- une compréhension approfondie des dynamiques du marché.
En savoir plus
Inspiré dès son plus jeune âge par son oncle, gestionnaire de patrimoine pour milliardaires à Singapour, Rémi De Truchis de Varennes a suivi une formation rigoureuse en ingénierie (ENSMM France, 2021), école du concours commun Polytechnique. Combinant son expertise d’ingénieur avec une passion indéfectible pour la finance, il a développé des algorithmes novateurs en Python pour identifier les actions sous-évaluées. Il prouve son autorité et expertise financière en créant la plateforme éducative « Parlons Long Terme » (2020) et est certifié par l’Autorité des Marchés Financiers (2021). Son entreprise a aujourd’hui déjà guidé plus de 400 investisseurs vers la réussite boursière.
Suivi par une communauté de 60 000 enthousiastes de finance, Rémi est l’auteur du best-seller « Enseignez l’argent à vos enfants » et co-fondateur de Value Investing Screener (VIS), reconnu comme l’un des meilleurs logiciels de recherche d’actions du marché.