Action sous évaluée : comment gagner gros ?
Est-ce une stratégie lucrative d’investir en bourse dans une action sous-évaluée ? Avec un prix inférieur à sa valeur intrinsèque, elle offre souvent un potentiel de gain important.
Cependant, le marché doit pour cela reconnaître au préalable sa véritable valeur.
Cet article va nous permettre de découvrir :
- pourquoi ces actions sont sous-évaluées ;
- comment en profiter en tant qu’investisseurs.
Mais pour commencer, voyons ce qu’est une action bon marché ou sous-évaluée.
Qu’est-ce qu’une action sous-évaluée ?
Une action sous-évaluée est une action dont le prix du marché (cours de l’action) est inférieur à sa valeur intrinsèque. Celle-ci est ce qu’elle vaut réellement en interne dans l’entreprise.
Cette situation peut se produire pour diverses raisons. Elle permet aux investisseurs d’acheter une action à faible capitalisation boursière à un prix inférieur à sa véritable valeur.
Une action est sous-évaluée lorsque son prix tiré de sa valeur intrinsèque est supérieur au prix réel d’achat et de revente. Ce prix est proposé via son cours en bourse.
Ainsi, pour déterminer la marge de sécurité, nous pouvons calculer le rapport entre :
- le cours de l’action ;
- la valeur réelle de l’entreprise.
Plus cette dernière est élevée, plus le ratio cours sur valeur réelle d’une action sera faible. La marge de sécurité, donc la sous-évaluation sera élevée.
Voyons maintenant quelques causes de la sous-évaluation d’une action.
Pourquoi les actions deviennent-elles sous-évaluées ?
À cause des changements sur le marché
Les fluctuations du marché peuvent entraîner une sous-évaluation temporaire des actions. Cela est encore plus valable en période de volatilité ou de baisse du marché.
Il arrive parfois que les actionnaires perdent confiance en l’avenir des marchés. Ils retirent donc leur liquidité. Dans ce cas, le marché de manière générale va baisser. Cette situation explique ce qui se produit généralement à la suite de crises, notamment économiques.
Lors de la crise des subprimes, la plupart des indices boursiers mondiaux ont chuté de plus de 30 à 40%. En effet, les marchés étaient surévalués et donc les actions qui les composaient ne valaient plus le prix qu’elles auraient dû valoir.
À cause des actualités
Faites attention aux mauvaises nouvelles comme les scandales, les changements économiques, politiques et sociaux. Elles peuvent affecter temporairement le cours, entraînant la perte de rendement de l’action et sa sous-évaluation.
Meta a vu le cours de son action chuter considérablement suite à l’annonce :
- de l’investissement dans le métavers ;
- du changement de son nom.
Cela s’est vite résorbé lorsque les actionnaires se sont rendus compte que l’entreprise était extrêmement sous-évaluée.
À cause des variations cycliques
Les entreprises dans des secteurs cycliques peuvent voir leurs actions sous-évaluées pendant les périodes creuses du cycle économique. En effet, sur une année, ces sociétés peuvent avoir des résultats trimestriels qui vont extrêmement différer.
Une action dans le secteur des matières premières, notamment du bois, va surperformer en hiver. Cependant, elle va sous-performer en été, principalement au niveau de ses résultats comptables. Cela entraînera une variation directe de son cours de l’action.
À plus grande échelle, les cycles économiques vont affecter positivement comme négativement certains secteurs par rapport à d’autres. Nous pensons notamment à des facteurs macroéconomiques tels que l’inflation ou la croissance économique.
Des actions plus défensives vont surperformer en période d’incertitude. Il peut s’agir de biens de première nécessité, de l’énergie ou des matières premières.
La situation est différente pour les sociétés spécialisées dans les biens de seconde nécessité comme la technologie, l’industrie. Elles vont surperformer quand l’économie se porte bien.
Cela explique comment les variations de cycle économique peuvent affecter directement des parties de nos portefeuilles d’investissement.
À cause d’une mauvaise évaluation des actions
Parfois, le marché peut mal évaluer une action en raison d’une :
- compréhension insuffisante des fondamentaux de l’entreprise ;
- réaction excessive à des événements à court terme.
AMD est une entreprise américaine qui produit des microprocesseurs de qualité. Elle présente actuellement une action extrêmement surévaluée. En effet, cette société se retrouve avec un PER bien plus élevé que la moyenne.
Pour rappel, le PER est le ratio de valorisation qui mesure la capitalisation par rapport au bénéfice net.
Celui de la société AMD est à plus de mille. Cela présente une réelle surévaluation qui n’est pas justifiée au vu de ses résultats.
Cette situation pourrait donc entraîner une chute à court ou moyen terme du cours de cette action.
Vous pouvez alors vous demander comment analyser une action et reconnaître celles qui sont sous-évaluées. Lisez la section suivante pour le découvrir.
Comment reconnaître les actions sous-évaluées ?
Identifier les actions sous-évaluées peut mener à des opportunités d’investissement profitables. Voici comment les détecter.
Une analyse des volumes de négociation et des tendances de prix
Étudiez le volume des transactions pour voir si l’action est moins active que d’habitude. Si c’est le cas, cela peut indiquer un intérêt faible du marché malgré de bons fondamentaux.
Analysez également les tendances de prix historiques pour déterminer si l’action se négocie :
- en dessous de ses niveaux habituels (actuels) ;
- avec des moyennes mobiles sur les 3, 6, 12 derniers mois.
Cela vous permettra de voir comment celle-ci a évolué ces derniers mois.
Cependant, cette analyse convient plutôt à une approche à court terme et de technique de point d’entrée ou de sortie d’une action.
Une analyse comparative avec la concurrence
Comparez l’entreprise avec ses concurrents en termes de ratio financier. Nous pensons notamment aux ratios de valorisation. Ces derniers permettent de mesurer à quel point une entreprise est sous ou surévaluée.
Ces ratios sont nombreux. D’abord, nous retrouvons le PER ou Price Earning Ratio. Encore une fois, il va être calculé en divisant la capitalisation boursière par le bénéfice net de la société.
Ensuite, il y a le Price to Book. Il est obtenu en divisant la capitalisation boursière par les capitaux propres de l’entreprise.
Nous avons ensuite le Price to Sale qui se calcule en divisant la capitalisation boursière par le chiffre d’affaires de la société.
Ces ratios sont à comparer par rapport à la concurrence directe de notre entreprise. S’ils sont inférieurs à ces derniers, nous pourrons analyser plus en détail d’autres points.
Cependant, cela est déjà un signe quand à la sous-évaluation de la société par rapport au marché. Cette sous-évaluation est encore plus valable si nous recherchons ces écarts de valorisation. Il s’agit des écarts qui sont injustifiés par les différences dans les performances ou les perspectives.
La recherche de tous les évènements marquants de l’entreprise
Restez informé sur les événements importants tels que les :
- annonces de résultats ;
- lancements de nouveaux produits ;
- changements dans la direction.
Ceux-ci peuvent avoir un impact positif comme négatif à court, moyen ou long terme. Ils peuvent aussi faire changer votre avis sur la stratégie. Cette dernière pourrait ne plus être en cohérence avec votre vision de la société.
Des événements ou des mauvais résultats peuvent avoir un impact à court terme. Faites cependant attention, car le marché évolue à long terme.
Voyons maintenant les principaux ratios utiles pour identifier des actions les moins chères.
Les indicateurs pour identifier les actions sous-évaluées
Pour déterminer si une action est sous-évaluée, il est crucial d’utiliser une série d’indicateurs financiers. Ceux-ci peuvent donner une image claire de la situation financière et de la valorisation d’une entreprise.
Le ratio prix sur bénéfice (PER)
Le PER compare le prix actuel de l’action aux bénéfices de l’entreprise. Des valeurs basses peuvent indiquer une sous-évaluation de notre société. Il est important de le comparer avec celui des entreprises concurrentes sur le même marché.
Pour cela, notre société doit toujours être comparée par rapport aux entreprises de la même zone géographique. En effet, un marché peut être surévalué par rapport à un autre.
Le marché américain va par exemple être beaucoup plus valorisé avec son PER de 30. La situation est différente avec la Pologne qui a un PER aux alentours des 10 à 12.
Une société américaine avec un PER à 12 va donc être sous-évaluée sur le marché américain. Cependant, elle sera globalement dans la moyenne sur le marché polonais.
Pensez donc à toujours comparer votre PER à celui du secteur et de votre zone géographique.
La rentabilité des capitaux (ROE)
Le ROE est une mesure extrêmement importante. Elle permet de s’assurer de la rentabilité de la société dans laquelle nous investissons nos capitaux. Elle va généralement les utiliser pour à financer des actifs qui produiront par la suite de la richesse.
Cette rentabilité correspond au bénéfice net généré par un dollar que nous investissons dans la société. Mesurer ce ROE permet de s’assurer qu’il y a une réelle génération de profit. Nous pouvons aussi évaluer à quel point elle est importante dans le temps.
Le ROE mesure la capacité d’une entreprise à générer des profits à partir de ses capitaux propres. Un “Return on Equity” élevé peut signifier une gestion efficace et une entreprise rentable.
Supposons que vous espérez une performance du cours de l’action supérieure à 10%. Pour cela, le capital investi dans la société doit pouvoir générer au moins 10% de rentabilité.
Le ratio d’endettement
Analysez le Debt to Equity (DTE), la proportion de la dette par rapport aux capitaux propres.
Un endettement élevé peut être préoccupant. Cependant, une dette gérable peut indiquer une sous-évaluation.
Le rendement de bénéfice
Encore appelé la marge, il examine les bénéfices générés par rapport au prix de l’action.
Lorsque la valeur de rendement est élevée, cela peut signifier que l’action est sous-évaluée.
Il est donc important d’examiner la capacité d’une société à générer des bénéfices par rapport à son chiffre d’affaires.
Avec une marge élevée, l’entreprise est capable de vendre cher un produit qui ne lui coûte que peu à produire. Pour cela, il est toujours important de considérer le secteur et l’industrie dans laquelle se trouve la société.
Il est rare pour une entreprise dans la technologie d’avoir de meilleures marges qu’une société dans l’industrie lourde. D’où l’importance de toujours comparer par rapport à la concurrence du même secteur.
Le ratio de liquidité générale (current ratio)
Ce ratio évalue la capacité de l’entreprise à couvrir ses dettes à court terme.
Un ratio sain suggère une bonne santé financière.
S’il est supérieur à 1,5, l’entreprise dispose alors d’assez de fonds à court terme pour rembourser ses créanciers tels que les fournisseurs ou les créanciers bancaires à court terme. Il s’agit donc au moins d’une année et demie de remboursement sûr.
Le ratio de dividende
Il est destiné aux personnes intéressées par une stratégie d’investissement dans des actions à fort dividende. Pour rappel, un dividende est la partie des bénéfices de la société qui est reversée aux actionnaires.
Ce ratio permet donc d’évaluer le pourcentage de bénéfices distribué sous forme de dividendes. Une valeur élevée peut être attrayante pour les investisseurs à la recherche de revenus complémentaires.
Le ratio Price to Book
Comparez la valeur marchande de l’entreprise à sa valeur comptable.
Un prix faible peut indiquer une sous-évaluation.
Le ratio Price Earning Growth (PEG)
Le PEG est un ratio apprécié par un investisseur célèbre du nom de Peter Lynch. Il relie le PER au taux de croissance des bénéfices.
Un PEG bas peut indiquer que l’action est sous-évaluée par rapport à sa croissance future. Pour rappel, le PER est le ratio capitalisation sur bénéfice.
En haut au numérateur, nous avons le PER et au dénominateur, nous avons la croissance réelle. Un PER élevé entraînera donc un PEG élevé.
Cependant, la croissance réelle des bénéfices sera élevée si cette confiance des actionnaires est justifiée. Ainsi, le PEG sera faible. Plus celui-ci est bas, plus l’action est sous-évaluée par rapport à la confiance des actionnaires.
Un PEG inférieur à 1 signifie donc que la société est sous-évaluée. Lorsqu’il est supérieur à 1, cela signifie que l’action est surévaluée. En effet, la confiance des actionnaires est supérieure à la croissance réelle de la société.
Cependant, sachez qu’investir dans les bonnes actions nécessite d’avoir une bonne stratégie d’investissement.
Quelles stratégies pour investir dans des actions sous-évaluées ?
Investir dans des actions sous-évaluées peut être très rentable. Toutefois, il est important d’adopter la bonne stratégie en fonction de :
- vos objectifs ;
- votre tolérance au risque.
L’approche à long terme basée sur la valeur
Cette stratégie consiste à investir dans des sociétés sous-évaluées avec :
- de bons fondamentaux ;
- une forte probabilité de croissance à long terme.
L’idée est de détenir ces actions sur une longue période pour bénéficier de leur appréciation progressive de cette marge de sécurité c’est-à-dire :
- de cette sous-évaluation à un instant T ;
- de la croissance future de la société.
L’approche opportuniste pour les opérations à court terme
Cette stratégie vise à profiter des fluctuations du marché. Ainsi, nous pourrons réaliser des gains rapides sur des actions sous-évaluées. Elle nécessite :
- une surveillance constante du marché boursier ;
- une capacité à agir rapidement sur les opportunités d’achat et de vente.
Les investisseurs doivent être prêts à prendre des risques plus élevés, à gérer activement leur patrimoine financier et à entreprendre une diversification de portefeuille.
Cependant, ce n’est pas forcément une méthode que nous allons privilégier. Nous allons plutôt opter pour une approche dite accumulative.
Nous allons accumuler du capital (des actions) et les conserver sur une longue période. Ainsi, nous pourrons profiter de leur croissance sur le long terme.
Évitez de penser que vous avez le nez creux et que l’approche opportuniste va vous rendre riche. Il s’agit d’une erreur que font plusieurs investisseurs.
Conclusion
Il est important d’adopter une vision à long terme dans ses choix d’investissement. Disposer d’un portefeuille uniquement d’actions sous-évaluées est aussi crucial.
Pour évaluer la marge de sécurité, il existe différentes méthodes. Vous pouvez le faire grâce aux flux de trésorerie actualisés ou certains ratios de valorisation. Ils permettront de vous rassurer et de vous sécuriser sur l’avenir de vos sociétés.
Il est aussi essentiel d’avoir une approche dite qualitative en s’assurant :
- que le marché se porte bien et que la stratégie est cohérente ;
- que notre société ne sera pas sujette à des faits d’actualité.
En effet, ces derniers pourraient impacter négativement le cours de l’action à moyen et long terme.
Foire aux questions
Comment calculer si une action est surévaluée ?
Pour déterminer si une action est surévaluée, il suffit de comparer les ratios financiers de la société avec ceux des entreprises similaires dans le même secteur. Il s’agit notamment du PER, du PTB et du ROE.
Analysez également ses perspectives de croissance, ses performances passées et l’état général de son marché. Ainsi, vous pourrez voir si son prix actuel est justifié.
Par perspective de croissance, nous pensons à sa croissance comparée à d’autres sociétés concurrentes de même taille, secteur et zone géographique.
Comment calculer la juste valeur d’une action ?
La juste valeur d’une action peut être calculée en utilisant l’analyse fondamentale. Elle permettra d’estimer la valeur actuelle des flux de trésorerie disponibles aussi appelés DCF. Elle permet de voir la valorisation de la société par rapport à certains de ses fondamentaux.
Les ratios de valorisation comme le PER, le Price to Book ou le PEG sont également utiles.
Ils permettent d’évaluer si le prix actuel de l’action est proche de sa valeur intrinsèque. Ils nous aident à savoir si nous achetons ou non l’action à un bon prix.
En savoir plus
Inspiré dès son plus jeune âge par son oncle, gestionnaire de patrimoine pour milliardaires à Singapour, Rémi De Truchis de Varennes a suivi une formation rigoureuse en ingénierie (ENSMM France, 2021), école du concours commun Polytechnique. Combinant son expertise d’ingénieur avec une passion indéfectible pour la finance, il a développé des algorithmes novateurs en Python pour identifier les actions sous-évaluées. Il prouve son autorité et expertise financière en créant la plateforme éducative « Parlons Long Terme » (2020) et est certifié par l’Autorité des Marchés Financiers (2021). Son entreprise a aujourd’hui déjà guidé plus de 400 investisseurs vers la réussite boursière.
Suivi par une communauté de 60 000 enthousiastes de finance, Rémi est l’auteur du best-seller « Enseignez l’argent à vos enfants » et co-fondateur de Value Investing Screener (VIS), reconnu comme l’un des meilleurs logiciels de recherche d’actions du marché.